Découverte de la nuciculture avec Jérôme Charles

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À partir du mois d’octobre elles sont absolument partout !

gerome-noixÀ la Pierre on en trouve sur tous les chemins bordés de noyer, dans presque chaque maison, dans les granges où elles sont mises à sécher et, sur les tables à pratiquement tous les repas. Leurs couleurs automnales marquent l’approche des fêtes de fin d’année et, au village, que ce soit en sac d’un, deux, ou cinq kg, Franquette, Mayette et Parisienne se vendent comme des petits pains. Consommée sèche ou fraîche, avec ou sans pain, à partir d’octobre, les noix se cassent et se brisent pour le plus grand plaisir de chacun.

Mais à propos de noix, à part les manger, que savez-vous exactement de ce fruit sec ? Connaissez-vous les étapes qui conduisent ces fruits à coque à chuter de leurs arbres “pour venir en fin d’année se sacrifier entre les “mâchoires” de votre casse noix ? Si comme de nombreux consommateurs vous ne connaissez des noix que leur gout et le craquement de leur coquilles, je vous propose avec ce document de découvrir l’un des aspects de la culture de la noix avec un agriculteur de La Pierre, Jérôme Charles, qui nous fait la gentillesse de nous parler de son travail tout en acceptant d’être filmé.

fleur-mal-femelleA propos des noyers et des noix : Le noyer est un arbre appartenant à la famille des juglandacées. La noix quant à elle, est un fruit à coque oléagineux dont la richesse en oméga-3 est un bienfait reconnu sur la santé, notamment pour sa capacité à réduire le cholestérol. Un noyer commence à produire au bout de cinq à six ans et atteint son âge de pleine production entre douze et quinze ans. Si sa production commence à faiblir entre 70 et 100 ans, un bon noyer peut vivre jusqu’à environ 300 ans. Le noyer est une espèce monoïque, c’est-à-dire qu’un même arbre porte les fleurs mâles et femelles en des endroits différents. Les fleurs mâles sont appelées les chatons, pendants et cylindriques facilement reconnaissables. Elles naissent sur les pousses de l’année précédente. Les fleurs femelles se développent quant à elles sur les pousses de l’année au printemps.

indexL’AOC Noix de Grenoble : La noix de Grenoble correspond au nom d’une A.O.C fruitière réputée pour ses beaux cerneaux blancs, sa peau fine et sa saveur. L’Appellation d’Origine Contrôlée « Noix de Grenoble » fut l’une des premières A.O.C. de France en 1938. C’est bien plus tard en 1996, que l’Appellation d’Origine Protégée viendra se substituer à l’A.O.C. L’aire géographique de l’A.O.C « Noix de Grenoble » couvre 261 communes sur trois départements dont 184 en Isère, 48 dans la Drôme et 29 en Savoie principalement le long de la vallée de l’Isère. Ce territoire correspond à près de 7 000 ha de vergers. Les exigences de l’A.O.P sont les suivantes : production des fruits sur les trois départements Isère, Drôme et Savoie, calibre supérieur ou égal à 28 mm, des vergers déclarés auprès de l’I.N.A.O. (Institut National des Appellations d’Origine), une technique de production répondant à différentes normes : densité des plantations, irrigation, récolte à maturité etc.

Seules 3 variétés de noix sont autorisées pour la production des « Noix de Grenoble » : la Franquette, la Mayette, et la Parisienne. À titre d’information, le cahier des charges 2014 du produit A.O.P « Noix de Grenoble » (document PDF officiel du Ministère de l’Agriculture) est disponible en cliquant ici.

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La ferme de la famille Charles

Située chemin du Nan, à l’entrée du village en arrivant depuis Le Champ-près-Froges, la ferme de la famille Charles, l’une des plus ancienne sur la commune de La Pierre, se dresse en bordure de la route départementale 250. Richard, commercial en matériel agricole et, Jérôme, agent de maîtrise dans une papeterie, ont tous les deux repris cette exploitation agricole familiale transmise par leur père. Ensemble, ils cultivent entre autres les noix, qu’ils vendent sur toute la région et qu’ils transforment également en huile. Cette ferme qui remonte aux années 1820 est la propriété de la famille Charles depuis cinq générations. Tout d’abord transmise à leur père (Gilbert) en 1994, l’exploitation est aujourd’hui gérée par ses deux garçons depuis février 2008. La ferme appartenait donc à leurs arrières arrières grands-parents et, à l’origine, elle était la propriété du comte de Tencin.

Entretien avec Jérôme

noyer-communnoix-grnobleÊtes vous situé dans la zone reconnu par l’A.O.P Noix de Grenoble, et les variétés de noix que vous récoltez sont-elles compatibles avec les exigences de l’A.O.P : Les noix que nous récoltons sont classé A.O.P Noix de Grenoble, mais notre activité nuciculture n’étant pour nous que secondaire, notre récolte est principalement destinée à la vente directe sous le terme de « noix » et à la fabrication d’huile de noix.

En terme de soins et d’entretien quels sont les traitements que vous apportez à vos noyers : Cette activité étant secondaire, le traitement de nos noyers se résume à une simple pulvérisation de bouillie bordelaise réalisée en deux fois. Une première passe vers la fin avril au moment ou les fleurs mâle des noyers (les chatons de couleur verdâtre) pendent et commencent à tomber, puis une passe en juillet pour finaliser le traitement. Dans de rares cas, un traitement spécifique à la lutte contre la mouche du brou (Rhagoletis completa) peut être rendu obligatoire, mais seulement sur les parcelles qui feraient l’objet d’un classement en zone de brou par les instances agricoles, la préfecture et les communes sur lesquelles se situent les parcelles. La mouche du brou est un insecte particulièrement nuisible qui peut réduire à néant la production de l’année.

emondageAprès la récolte, quelles sont les étapes successives par lesquelles il faut passer avant que les noix soient véritablement prêtes à la vente et à la transformation en huile ? : Après la récolte, qui consiste entre septembre et novembre à secouer les noyers mécaniquement et à ramasser les noix au sol avec pour ce qui nous concerne des ramasses-noix manuels, les noix sont étalées sur de grande grille de manière à obtenir un séchage par aération naturelle par le dessus et le dessous. Courant janvier nous trions les noix par calibre de façon à séparer les noix destinées à la vente directe (gros et moyens calibres vendu en sac filet de diverses quantités), des petits calibres quant à eux destinés au pressage et à la transformation en huile. L’étape suivante consiste à monder les noix destinée à être transformées en huile. La mondaison est l’opération qui consiste dans un premier temps à casser les noix, pour ensuite ramasse-noix-manuextraire les cerneaux de leurs coquilles.

Auparavant, le cassage des noix était réalisée directement au cours des traditionnelles mondaisons. Il fallait donc avant de pouvoir extraire les cerneaux casser les noix à l’aide d’un support rigide, une tuile par exemple, et d’un maillet de bois. De nos jours, les noix sont préalablement passée dans une casseuse à noix la veille de la mondaison. Cela écourte le travail et facilite grandement l’extraction des cerneaux, qui seront à nouveau étaler sur une grille mais cette fois-ci dans un endroit chauffé, de manière à bien les sécher avant leur transformation en huile par le moulin de Tencin. L’huile est stockée en tonneaux puis mis en bouteille pour la vente directe.

Article de Jean De Palma

À voir, une petite vidéo 3,20 minutes sur le secouage d’un noyer et la mondaison. (Cette vidéo s’étoffera l’année prochaine avec d’autres images)

Galerie image

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