À l’occasion de la Toussaint (2014), le portail du cimetière de La Pierre a été rénové sur l’initiative de l’employé municipal Thierry Muffato. N’ayant aucune précision concernant la date de fabrication et la pose de ce portail, c’est auprès de Noël Charlon, 88 ans et, un digne représentant de la mémoire du village, que je suis allé chercher l’information capable d’enrichir un peu le contenu de cet article. À son contact, j’ai appris que le portail dont il est question a le même âge que le cimetière, et que celui-ci, a tout simplement été construit en même temps que l’église. Cette information nous ramène donc l’an 1781, date de la bénédiction des cloches de l’église Saint Pierre, dont la cérémonie eu lieu en présence de Louis-François de Monteynard et son épouse (voir à ce propos le parcours du patrimoine).
Petite anecdote Durant notre petite conversation, Noël a pu m’expliquer que, l’ancien cimetière situé sur la bute du château étant complet depuis longtemps, le jour de l’installation du portail, on pouvait déjà compter trois tombes dans le nouveau cimetière construit avec l’église. De qui Noël tient-il cette précision, je n’en ai aucune idée. De toute façon, personne au village ne mettra en doute la parole de ce vielle homme aussi attachant que respecté.
Un portail qui témoigne de son époque En regardant ce portail de plus près comme l’a fait Thierry Muffato en prenant le temps de le décaper entièrement pour le restaurer, on s’aperçoit très vite que ce portail, remonte 106 ans avant l’an 1887, l’année où un certain Bernandos réalisait pour la première fois une soudure par fusion électrique (la soudure à l’arc). En effet, ce portail est entièrement assemblé par rivetage frappé à chaud (des rivets de forge), une technique coïncidant parfaitement avec la date de construction de l’église. Des indices et des témoignages qui permettent d’affirmer sans trop se tromper que, la peinture verte et or étalée par l’employé municipal il y a quelques jours, a redonné un éclat bien mérité à un portail vieux d’au moins 233 ans.
Des couleurs bien à propos Démonté et entièrement repeint en atelier, ce portail, auquel personne ne prête plus aucune importance depuis probablement des décennies, n’en reste pas moins une pièce mémorable, devant lequel bien des mouchoirs sont sortie de leurs poches pour éponger les larmes de plusieurs générations de Pierrois. Un objet qui, on dira ce que l’on voudra, méritait bien tout le mal que c’est donné Thierry pour le rénover.
Bien sûr, on pourrait aussi préférer ce portail tout en noir, tout en vert ou, encore en bleu. Mais à bien y réfléchir, vert et doré est plutôt une bonne idée. En effet, le vert comme tout le monde le sait, représente l’espérance, que l’on peut assimiler à l’espoir de la vie éternelle. Concernant le doré, après quelque recherches sur la symbolique des couleurs, il représente l’opulence et le luxe, et apparaît comme une couleur qui rassure et réchauffe le cœur et l’esprit. Difficile de faire mieux pour un portail de cimetière. Évidement, on peut aussi penser que tout ceci n’est que du blablabla, et qu’il ne faut rien voir d’autre ici, qu’une simple histoire de gout et de perception de l’esthétisme. Si c’est vraiment le cas, avouez tout de même que la coïncidence est jolie. Quant à ce portail, en noir, en bleu, ou en vert et or, il avait vraiment besoin d’un bon coup de pinceaux. Bravo Thierry ! Jean De Palma